La cryptographie incrémentale permet d’obtenir des applications plus performantes et plus économes en ressources énergétiques (serveurs, appareils sur batterie). Elle se place dans le vaste contexte où des documents dont nous disposons des formes cryptographiques (p. ex. des chiffrés, des signatures) sont modifiés par des opérations d’édition, telles que des insertions ou des suppressions de chaînes de caractères. Ré-appliquer l’algorithme de transformation cryptographique à ces documents chaque fois que leurs contenus changent peut être long et particulièrement gourmand en ressources calculatoires. L’idée de la cryptographie incrémentale est donc de tirer profit des cas d’usages courants de la manipulation des documents, en calculant la mise à jour d’une forme cryptographique de la version actuelle d’un document comme une fonction rapide de la précédente forme cryptographique et d’une opération d’édition. Le but de cet exposé est de présenter un état de l’art, en fournissant des définitions, des propriétés et des exemples de schémas. Enfin, nous discuterons de leurs mises en pratique.