Martin Andler

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Professeur émérite

Équipe/Research Group : Algèbre et Géométrie

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Bâtiment Fermat, bureau 3311

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Mes activités professionnelles s’organisent autour de plusieurs axes ; les principales sont actuellement ma recherche et mon rôle de Président de Initiative for Science in Europe . Les détails sont ci-dessous.

      1. RECHERCHE
      2. PÉDAGOGIE DES SCIENCES
      3. INTERACTION SCIENCES ET SOCIÉTÉ
      4. COMMUNICATION ET POPULARISATION DES MATHÉMATIQUES
      5. POLITIQUES DE l’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
      6. RESPONSABILITÉS COLLECTIVES
      7. ENSEIGNEMENT

1. RECHERCHE

  • Mathématiques
Mes intérêts portent sur la théorie des groupes de Lie et leurs représentations. J’ai travaillé successivement sur la formule de Plancherel pour les groupes (en appliquant la méthode des orbites aux groupes de Lie complexes unimodulaires – référence 1), sur un fragment « à l’infini » du programme de Langlands (étude des fonctions L associées à des représentations de groupes réductifs réels – références 2, 6 et 7) et sur la quantification. J’ai d’abord défini, avec D. Manchon, un calcul symbolique pour les opérateurs aux différences (référence 8). Puis j’ai travaillé, avec S. Sahi, A Dvorsky et Ch. Torossian sur l’application de la quantification par déformation de Kontsevich à l’isomorphisme de Duflo et à la conjecture de Kashiwara-Vergne (références 9 et 10).

Publications de recherche en mathématiques

  • Histoire des sciences
Je travaille principalement sur l’histoire des mathématiques au XXème siècle, et en particulier sur l’histoire des institutions scientifiques. Dans mon article de 1994 (1), j’ai décrit l’importance centrale de l’École normale supérieure dans le développement des mathématiques en France depuis la fin du XIXème siècle, tout en soulignant que les normaliens, jusque dans les années 1980, ont travaillé principalement dans les mathématiques « pures » — avec des exceptions notables, Jean Leray puis Jacques-Louis Lions. Après la disparition de Leray en 1998, j’ai eu l’occasion d’écrire des notices sur cette grande figure des mathématiques appliquées (2, 3), dont les travaux en mathématiques pures ont eu une influence considérable après la Deuxième guerre. Dans mon article sur la création de la Société mathématique de France (4), je me suis penché sur la transition qui s’est opérée dans les années 1870, avec d’une part la structuration d’un corps de mathématiciens professionnels et le passage comme institution dominante de l’École polytechnique à l’École normale supérieure.

Publications en histoire des sciences

  • Philosophie des sciences
Sans que je ne dispose d’une véritable formation philosophique, il me paraît indispensable de porter, en tant que scientifique, un regard philosophique la science. J’ai ainsi réfléchi sur la place des sciences dans la culture, à partir de la constatation que, dans le discours commun, elles en étaient exclues, considérées seulement comme un ensemble de dispositifs techniques (articles 1. 2. et 3. de 1987 dans la bibliographie), sur la place particulière qu’occupent les textes mathématiques (4, 5), sur le statut de l’erreur en sciences (6), et le lien mathématiques-politique (7, 8).

J’ai été membre du CA de la Société de philosophie des sciences de 2008 à 2014, et membre du comité scientifique des conférences Duhem de ladite Société de 2008 à 2010.
Publications en philosophie des sciences

  • Sociologie des sciences

Lorsqu’on s’intéresse à l’histoire des sciences ou à la politique scientifique, un éclairage indispensable vient de la sociologie. Dans mon travail sur le développement des mathématiques en France au XXème siècle (référence 1), j’avais mis en évidence la mutation qui s’était produite dans les années 1950 : l’École normale supérieure, qui formait auparavant une majorité de professeurs de lycée, était devenue majoritairement une pépinière d’universitaires. Dans les références 1 et 2, j’ai étudié les trajectoires des conférenciers au Congrès international des mathématiciens de 2014 sous l’angle de leur mobilité internationale pendant leurs études, au moment du doctorat et après. Dans la référence 3, j’ai rendu compte du travail très approfondi d’une équipe autour de Pierre-Michel Menger sur les spécificités des carrières académiques en mathématiques en France.

Publications en sociologie des sciences

2. PÉDAGOGIE DES SCIENCES

Traditionnellement, et tout particulièrement en France l’enseignement des mathématiques était réduit à sa dimension purement déductive, et la rigueur du raisonnement était le seul critère de qualité. Cela donne des cours où le mode d’exposition est « définition-théorème-démonstration », suivi éventuellement d’un exemple. Dans l’article 1. j’ai voulu mettre en évidence qu’il y avait aussi deux démarches à l’œuvre : décrire une situation mathématique, expérimenter sur cette situation ; la phase déductive vient seulement après. Même si les arguments que je proposais dans cet article restent tout à fait pertinents, l’évolution des quinze ou vingt dernières années de l’enseignement des mathématiques au collège et au lycée en France aboutissent à un compromis boiteux entre observation, expérience et déduction qui demande à être revu.

J’ai fait partie du Conseil scientifique et pédagogique de la fondation La main à la pâte entre 2012 et 2021 ; je m’y suis particulièrement, mais pas exclusivement, impliqué dans l’inclusion des mathématiques dans le champ d’intervention de la Fondation.

Publications sur l’enseignement des sciences

3. INTERACTION SCIENCES ET SOCIÉTÉ

Cela fait bien longtemps que l’on ne croit plus à un avancement triomphal de la Science, résolvant au fur et à mesure tous les problèmes de la Société. Les crises ont été nombreuses, depuis Hiroshima jusqu’à la puissance de l’intelligence artificielle, en passant par les manipulations génétiques et bien d’autres controverses. On est passé de la foi dans la Science à la méfiance, voire à son rejet. Les scientifiques ont pensé qu’il suffirait de mieux expliquer ce qu’ils font pour que la méfiance se dissipe. Si le travail de popularisation des sciences est indispensable, on sait bien qu’il ne suffit pas. On ne peut pas dissocier l’explication des progrès scientifiques et la discussion sur les effets sociaux, comme on le voit particulièrement bien maintenant avec la crise climatique. Les mathématiques n’y échappent pas, même si le travail de médiation y est souvent plus complexe.

Outre certaines publications mentionnées ci-dessus, j’ai été membre de la commission du livre scientifique et technique du Centre national du livre de 1996 à 1999. J’ai été quatre fois membre du comité de programme des Euroscience Open Forum : en 2010 à Turin, en 2016 à Manchester comme vice-président, en 2018 à Toulouse comme vice-président, et en 2020 à Trieste. J’ai également été membre du conseil d’administration d’Euroscience de 2010 à 2018, et son vice-président de 2012 à 2018. J’ai présidé le jury du European Young Researchers Award de 2015 à 2018. J’ai aussi été membre du jury du prix La Recherche en 2012.

4. COMMUNICATION ET POPULARISATION DES MATHÉMATIQUES

À partir de 1986, j’ai consacré une partie de mon temps à diverses activités de communication mathématique. Le président de la Société mathématique de France, Jean-François Méla, m’a nommé rédacteur en chef de la Gazette des mathématiciens, responsabilité que j’ai assumé jusqu’à 1990. En décembre 1987 a eu lieu la première grande initiative de communication menée par la communauté mathématique, le colloque Mathématiques à venir . Avec Jean-Michel Kantor et Jean-Marie Schwartz, j’ai animé la cellule « Communication et relations avec les médias » du colloque, et la Gazette a également publié plusieurs articles en relation avec le colloque.

En 1997, je suis devenu vice-président de la Société mathématique de France sous la présidence de Jean-Jacques Risler, en charge de la communication. J’ai pu me rendre compte du gouffre d’incompréhension mutuelle entre la communauté mathématique (enseignement et recherche) et le monde extérieur et en particulier les médias. Comprendre et expliquer sont devenus à cet égard ma ligne d’action et j’interviens régulièrement dans mes médias sur des questions liées à la recherche et l’enseignement des mathématiques.

Lors de mon mandat à la SMF, un des sujets était la récente réforme des lycées initiée par Jospin et poursuivie par Bayrou, qui avait entraîné la fusion des trois séries scientifiques C, D et E du lycée général en une seule série. Les mathématiciens s’inquiétaient (déjà !) des conséquences que cela aurait pour la formation en mathématiques des élèves se destinant à des études avancées en science. Parallèlement, nous nous sommes penchés sur la faiblesse des résultats de nos élèves aux Olympiades internationales de mathématiques, faiblesse qui semblait s’accentuer avec la réforme du lycée. Cela posait plus généralement la question de la présence insuffisante des activités mathématiques dites périscolaires (on entend par là les activités facultatives, se déroulant à l’extérieur de la classe et en dehors des programmes scolaires). Il existait un tissu assez riche d’entités qui promouvaient ce telles activités, mais on était loin d’être à un niveau comparable à ce qui existait dans de nombreux pays. L’idée a fait son chemin de créer une nouvelle association qui prendrait en charge la préparation aux olympiades de mathématiques, mais ferait la promotion d’activités se destinant à tous les jeunes, filles et garçons, ayant un intérêt ou une curiosité pour les mathématiques, comme par exemple les clubs de mathématiques d’établissement. Elle serait aussi la Maison commune des activités mathématiques périscolaires. La nouvelle association, créée en 1998, fut baptisée Animath, et j’en fus désigné président. Je l’ai été jusqu’en 2017, année à laquelle Fabrice Rouillier a brillamment assuré ma succession et lui a donné, notamment lors le crise du Covid, une nouvelle impulsion en « démathérialisant » les activités. Je suis resté au Conseil d’administration et vice-président de l’association jusqu’en 2022.
Une association prospère quand elle a parvient à obtenir suffisamment de financements, par ses bénévoles et par l’intérêt des actions qui sont menées. Je n’entre pas ici dans le détail des actions menées par Animath, pour lesquelles on pourra se référer au site, je me contente d’évoquer trois points :

      • Financement. Dans la croissance de ses ressources, l’association a notamment bénéficié d’un financement du fonds AXA pour la recherche en 2009, et à partir de 2012 a été le porteur du consortium Cap’Maths, qui a rassemblé pendant 5 ans la plupart des acteurs des mathématiques en France et a été lauréat d’un appel du Programme Investissements d’avenir. Ces financements ont permis un vrai décollage des actions de popularisation des mathématiques en direction des jeunes. La fondation Blaise-Pascal a bénéficié des derniers financements de Cap Maths et assure la poursuite de la dynamique engagée.
      • Bénévoles. A partir de 2015 environ, une dynamique nouvelle a commencé, avec une implication croissante des anciens animatheux (les lycéennes et lycéens, qui ont participé aux actions proposées par Animath). Devenus animatheurs après le baccalauréat, ils en deviennent les moteurs.
      • Actions Animath a toujours voulu s’adresser à tous, et pas seulement aux plus précocement talentueux. À partir de 2009, ont été lancées des actions visant à remédier aux inégalités affectant l’attractivité des études en mathématiques. Ainsi, en collaboration avec femmes et mathématiques , nous avons lancé deux programmes spécifiques en direction des filles, les journées « Filles, mathématiques et informatique, une équation lumineuse » et les « Rendez-vous des jeunes mathématiciennes et informaticiennes », pour lesquels on trouvera les informations ici.
        Par ailleurs, les stages MathC2+, organisés maintenant en collaboration avec la Société mathématique de France et le Ministère de l’éducation nationale s’adressent aux jeunes de milieux défavorisés.

En dehors de mon implication dans Animath, j’ai lancé en 2005 les conférences Un texte, un mathématicien , coorganisées par la SMF et la Bibliothèque nationale de France, et j’en suis resté le responsable jusqu’en 2013, et membre du comité scientifique jusqu’à maintenant. Je suis depuis 2007 vice-président de l’association Science ouverte , dont le terrain principal d’action est la Seine-Saint-Denis et qui agit pour faire de la science un levier d’émancipation.

Publications de et sur la popularisation des mathématiques

5. POLITIQUES DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE

Si mes opinions et engagements politiques généraux n’ont pas leur place sur une page professionnelle, ceux qui concernent l’enseignement supérieur et la recherche sont à la frontière, et il est pertinent de les présenter ici.

  • Politiques de l’enseignement supérieur et la recherche en France.

C’est à partir du début des années 1980 que j’ai commencé m’engager, sous diférentes formes, sur ces questions dans le contexte français. En 1981, en marge du colloque de la recherche organisé par le nouveau ministre de la recherche, J.-P Chevènement, je me suis engagé au sein du Collectif de liaison, d’action et d’intervention sur la recherche (CLAIR). Si nous étions satisfaits de l’importance de la recherche, à nouveau reconnue comme une priorité gouvernementale après presque dix années de glaciation, il y avait un espoir et une inquiétude. L’espoir était qu’il y aurait une évolution forte sur la trinité française : universités/grandes écoles et classes préparatoires/organismes de recherche. L’inquiétude était l’émergence d’une forme d’instrumentalisation de la recherche pour l’innovation, le développement économique et les besoins de la société. Si l’on se souvient, à raison, de cette période comme ayant été plutôt favorable à l’enseignement supérieur et à la recherche, nos inquiétudes étaient justifiées, et nos espoirs ont été déçus.
Un deuxième moment fort pour moi a été mon implication dans Sauvons la recherche et ma participation comme membre associé au comité d’initiative des Etats généraux de la recherche en 2004.
En 2008, j’ai rejoint le pôle Enseignement supérieur et recherche de Terra Nova, et j’en suis devenu le coordinateur en 2012 avec le physicien Laurent Daudet, puis seul
après 2020. J’ai publié, majoritairement avec d’autres co-auteurs, un certain nombre de Notes sur différents sujets.
J’ai aussi publié plusieurs rapports sur le blog de Jean-François Méla, ainsi qu’un certain nombre de tribunes libres dans divers journaux.
Publications sur la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche

  • Politique scientifique à niveau européen.

En 2017, j’ai été nommé président de l’association Initiative pour la science en Europe . Les membres d’ISE sont des sociétés savantes européennes qui se sont rassemblées pour tenter de peser sur les décisions politique concernant la recherche en Europe. Ici l’Europe est entendue au sens du Conseil de l’Europe, et ne se limite pas à l’Union européenne, même si celle-ci joue un rôle central. ISE avait été créée en 2004 pour promouvoir ce qui apparaissait à l’époque comme un rêve insensé, le Conseil européen de la recherche. Sous ma mandature comme président, nous sommes intervenus sur la structure et le budget des programmes cadres européens (actuellement Horizon Europe), sur les carrières et la précarité des jeunes chercheurs, sur la science ouverte, sur l’avis scientifique, etc. Ces travaux ont donné lieu à des rapports rédigés collectivement, dont certains sont dans la bibliographie.

Mon engagement dans les questions de politique scientifique à niveau européen est antérieur. A partir de 2008, je me suis fortement impliqué dans l’association Euroscience (voir ci-dessus dans le paragraphe Interactions sciences et société, dont j’ai été vice-président. Une partie des objectifs d’Euroscience a une dimension strictement politique, alors qu’une autre concerne plus les rapports entre science et société.

Publications sur les politique d’enseignement supérieur et de recherche

6. RESPONSABILITÉS COLLECTIVES

J’ai au cours de ma carrière, occupé un certain nombre de postes ou siégé dans un certain nombre d’instances universitaires des institutions où s’est déroulée ma carrière (université Paris 7 — maintenant université Paris-Cité), École normale supérieure, université de Versailles-Saint-Quentin), participé à des jurys de concours, organisé ou coorganisé des colloques, séminaires et journées scientifiques. On en trouve la liste dans mon CV.

7. ENSEIGNEMENT

J’ai enseigné à tous les niveaux, de la première à la cinquième année, dans des institutions très sélectives (lycée Louis-le-Grand, École normale supérieure, Massachussetts Institute of Technology) comme dans des universités qui l’étaient peu ou pas (université Paris 7, Rutgers University). Au tout début de ma carrière, j’ai co-écrit des livres d’exercices de mathématiques, et plus tard co-dirigé la collection DIA d’ouvrages de niveau universitaire aux éditions Belin.

Livres d’enseignement

Mon CV (en français)

‎Mes publications